Les 72000 JOUEF
Ces derniers mois, Jouef nous a
encore gâtés avec la réédition, entre autres, de ses 72000 déclinées en
différentes versions. Même si d’aucuns ont décrié cette fabrication entachée de
défauts majeurs, comme le léger cintrage de la caisse en forme de banane, il
faut avouer que pour moins de 140 Euros, ce problème peut être considéré comme
mineur et certainement pas rédhibitoire, n’en déplaise aux habituels
détracteurs !
La mécanique de l’engin,
classique est efficace, n’a pas à rougir devant d’autres modèles beaucoup plus
onéreux, le détaillage, la gravure et le pelliculage non plus. Pourtant il
s’agit bien d’une nouvelle fabrication dans la mesure où la platine
électronique reçoit un décodeur exclusivement à 21 broches, ce qui semble être
la tendance actuelle. Dommage que des configurations recevant indifféremment
des décodeurs à 8 ou 21 broches, comme celle rencontrée dans la 140C Lilliput,
ne se soient pas généralisées.
Il reste qu’effectivement,
quelques impasses au niveau de la fabrication "Made in China" font un peu désordre.
Personnellement, sur une 172058 « en voyage » (et non 17060 comme
indiqué sur la boîte), j’ai découvert qu’une des 2 vis auto-foreuses de
fixation du fond de bogie a été visiblement montée de travers, ce qui a
entraîné la détérioration du pseudo taraudage fait dans le zamac.
En toute logique, cette pièce
aurait dû être remplacée, mais les ateliers asiatiques ont trouvé bien plus
rapide : une goutte de cyanoacrylate pour bloquer la vis et hop, le tour
est joué, ni vu ni connu !
Bien que le prix soit attractif et que le « zéro défaut » ne soit pas de ce monde, cette logique industrielle reste néanmoins des plus curieuses !
Mais le plus ennuyeux, c’est que pour accéder aux contacts de roues, la dépose de la vis en question s’est avérée très difficile, voire quasi impossible avec l'outillage habituel.
Finalement, après une extraction laborieuse, mais probablement sans difficulté pour un dentiste, la vis a été retirée. Hors de question pour moi de remonter cette vis de la même manière, ce qui m’a conduit à tarauder à 2 mm le trou existant dans le corps du carter pour y mettre une vraie vis à métaux, d'où démontage complet du bogie pour éviter que les copeaux aillent se ballader partout, etc.
Le principal défaut des ces machines à mes yeux, c’est l’absence d’éclairage du 3ème feu (au-dessus du pare-brise) et j’ai donc décidé d’y remédier.
L’éclairage avant/arrière est
fourni comme il se doit par des Leds CMS rouges et blanches disposées sur 2
petites platines situées aux extrémités du châssis et reliées au circuit
imprimé principal par de petits fils souples. A noter la bonne température de
couleur des Leds blanches « à ton chaud » (3500 °K), ce qui est un
progrès notable par rapport aux autres fabrications du même genre beaucoup trop
« froides » et donc bleutées.
Ajouter un 3ème feu
implique donc le recours à des Leds aux caractéristiques identiques à celles
qui équipent la machine, car il serait impensable d’avoir une différence de
couleur et d’intensité entre les feux blancs et le troisième feu.
Au risque de devoir remplacer les
Leds CMS d’origine, j’ai un peu cherché dans mon stock de composants des Leds
qui correspondraient exactement, et j’ai trouvé deux modèles qui donnent les
résultats attendus.
Première étape : démontage
de la caisse et dépose des deux ensembles cabine/vitrage/feux.
Dire que c’est chose facile
serait exagéré, mais ce n’est pas impossible car pour une fois, tout est
encliqueté et posé sans colle.
En réalité, ce sont les vitres
latérales des cabines qui verrouillent tout le bloc dans la caisse. Moulées sur
des bras flexibles, elles forment une sorte de ressort qui vient les plaquer
dans les logements des vitres latérales de la caisse.
Dans un premier temps, il faut
donc appuyer de 1 à 2 millimètres de l’extérieur vers l’intérieur sur les
vitres latérales avec un objet pas trop dur pour ne pas rayer les vitres
(personnellement j’utilise des baguettes à brochettes en bois). Les flèches
indiquent le sens où appuyer.
Dans le même temps, il faut
exercer une légère pression de l’ensemble du bloc vers le centre de la caisse,
et c’est vrai qu’avec seulement deux mains, ce n’est pas facile du premier
coup. Quant tout le bloc composé de quatre éléments est déposé, il est
préférable de le désolidariser pour n’avoir à s’occuper que de la partie
vitrage/conduit de lumière supérieur. Ceci étant, rien n’empêche de travailler
sur l’ensemble au complet.
Ces opérations sont effectivement
un peu délicates et il faut s’armer de patience et agir avec douceur pour ne
rien abîmer au démontage. Heureusement, le remontage se fait très facilement
car les quatre éléments du bloc se repositionnent d’un seul coup.
Deux options se présentent
alors :
-
Utiliser le conduit à lumière existant et loger à l’arrière de
celui-ci une micro Led CMS identique à celle qui équipent la machine,
-
Remplacer le conduit à lumière existant par une Led à canon
transparent de 2 mm de diamètre.
Ces deux modèles de Leds étant
disponibles dans le commerce (*), c’est plutôt la difficulté de soudure de la
Led CMS qui va faire la différence.
Pour ceux qui veulent se lancer
dans l’option Led CMS, l’idée est de pouvoir introduire la Led dans le logement
situé à l’arrière du conduit à lumière. La place n’étant pas énorme, il faudra
donc choisir un modèle au format 603 (dimensions 2x1x1 mm). Il faudra souder
deux petits fils rigides monobrin de 10 cm de long perpendiculairement sur les
2 pattes de la Led CMS.
L’opération ne présente pas de
difficulté majeure pour ceux qui en ont l’habitude, sachant que la principale
contrainte sera de souder très vite avec un micro fer pour ne pas détruire la
Led. En effet, une fois n’est pas coutume, le composant CMS n’est pas posé sur
un circuit imprimé et rien ne pourra donc dissiper la chaleur émise lors de la
soudure. Personnellement, je positionne la Led CMS pendant l’opération de
soudure en la collant sur morceau d’adhésif double face pour qu’elle reste en
place.
Bien contrôler les soudures et
faire un branchement test provisoire sous 12 volts environ au travers d’une
résistance de 1500 Ohms par exemple pour vérifier que la Led fonctionne.
Si les soudures ne sont pas trop
grosses, il devient possible d’introduire la Led à l’arrière du conduit de
lumière, histoire de voir le résultat. Quand la Led est correctement
positionnée, les fils monobrin sont maintenus en place sur le dessus du vitrage
par un petit morceau d’adhésif.
Bloquer la Led en place à l’aide
d’une goutte de colle thermo fusible de préférence à la cyanoacrylate, ce qui
permet un remplacement futur éventuel si nécessaire.
Dans cette configuration, le conduit lumière faisant
partie du vitrage de cabine, il faudra tenir compte que la Led éclairera aussi
la cabine, ce qui est assez agréable à l’œil. Certains jugeront que c’est
mieux, d’autres considéreront que la cabine doit rester sombre, surtout en
roulant.
Dans ce dernier cas, il faudra
séparer le conduit de lumière du vitrage proprement dit à l’aide d’un disque à
tronçonner à très petite vitesse, et intercaler un petit morceau de Canson noir
pour éviter la dispersion de la lumière vers la cabine.
Si c’est la deuxième option qui
est retenue, c’est beaucoup plus simple puisqu’il suffit de détacher puis
d’araser le conduit lumière et de le remplacer par une Led à canon transparent.
On y soudera ensuite les deux petits fils (souple ou monobrin, peu
importe). Comme dans l’option précédente, là encore, la vérification du
fonctionnement de la Led devra être faite avant montage définitif .
Le perçage du 3ème feu
dans la caisse est d’un diamètre très légèrement supérieur à celui du canon de
la Led. Celle-ci sera positionnée exactement (allumée si possible) dans la
caisse en vérifiant le centrage à l’œil, puis immobilisée avec une goutte de
colle thermo-fusible.
Un petit morceau de Canson noir
sera intercalé entre la Led et la cabine à moins d’avoir préalablement
« peint » l’ensemble de la Led (sauf l’extrémité) au feutre
indélébile noir.
Naturellement, quelle que soit
l’option choisie, la même opération est à répéter à chaque extrémité de la
caisse.
Branchements électriques
Il serait en théorie possible
d’allumer le troisième feu séparément, mais j’ai choisi d’allumer les trois
feux en même temps.
Deux branchements sont
possibles :
-
soit en série avec la Led blanche qui équipe la machine
-
soit en parallèle sur les bornes de la Led blanche qui équipe
la machine.
Le premier branchement fait
baisser l’intensité lumineuse de l’ensemble puisque qu’on intercale un élément
supplémentaire dans le circuit électrique existant. A l’origine, la Led qui
équipe la machine est montée en série avec une résistance CMS de 1000 Ohms,
installée sur la platine principale.
Sans entrer dans des
considérations physiques complexes, la loi d’Ohm va néanmoins cette fois-ci
encore, être mise à contribution.
Les Leds blanches fonctionnent
aux alentours de 3 volts, ce qui sous 12 volts donne un courant de :
(12-3)/1000 = 9 mA, valeur très suffisante compte tenu du très bon rendement
des Leds CMS utilisées. Si on intercale une seconde Led blanche dans le
circuit, le courant sera alors de :
(12-3-3)/1000 = 6 mA, soit un éclairement un peu plus faible, mais
encore très suffisant.
Pour les puristes, si on voulait
conserver le courant de 9 mA avec les deux Leds en série, il faudrait remplacer
la résistance CMS de 1000 Ohms qui équipe la machine à l’origine.
Le calcul de la valeur à
remplacer est alors le suivant : (12-3-3)/0,009 = 666,666 ce qui en
pratique se traduit par une résistance de 680 Ohms.
Autre variante, souder en
parallèle une autre résistance CMS sur la résistance CMS de 1000 Ohms. Le
calcul est le suivant : 1/((1/666)-1/1000))=
1994 Ohms, soit 2000 Ohms (pas courant comme valeur) et donc plutôt 2200 Ohms.
Si la machine fonctionne en DCC,
pas de problème puisque la tension de sortie du décodeur pour les feux se situe
aux alentours 18 volts. Presque tous les décodeurs sont prévus pour permettre
moyennant le paramétrage des CVs correspondantes, le réglage de l’intensité de
sortie des feux (diming).
A titre d’information, sur des
décodeurs Lenz, je règle le diming des feux Av/Ar (CV 55 et 56) à 64 au lieu de
255 à l’origine, ce qui donne un éclairage très largement suffisant.
Petite précision toutefois :
le diming ne modifie pas la tension de sortie, mais agit sur le rapport cyclique
du courant (fréquence fixe, mais modification de la longueur du créneau), ce
qui modifie l’efficacité du courant de sortie selon la valeur entrée dans la CV
(entre 0 et 255).
Ce n’est donc pas un vrai courant
continu qui est disponible sur les sorties et c’est pour cette raison qu’on
trouve des condensateurs sur les platines d’alimentation de Leds, dont le rôle
est lisser le courant de sortie et pour éviter leur scintillement.
Si c’est le montage en parallèle
qui est choisi, pas de question à se poser, mais là encore l’intensité
lumineuse des Leds sera légèrement réduite. Il en résultera une consommation
électrique dans le circuit des feux naturellement plus élevée, mais
raisonnable.
Personnellement et pour des
raisons pratiques, j’ai choisi le montage en série sans rien changer aux
valeurs des résistances. Cette solution s’avère plus simple à câbler puisqu’il
suffit de dessouder en sortie du circuit imprimé principal, le fil (noir) qui
alimente la Led blanche d’origine et d’y souder à la place le fil correspondant
à la cathode de la nouvelle Led (pôle négatif). L’anode quant à elle sera
reliée au fil qui a été dessoudé. On prendra la précaution d’isoler la soudure
sur les fils volants par un petit morceau de gaine thermo-rétractable. Si
aucune erreur n’a été faite dans le repérage de l’anode et de la cathode, les
trois feux à Leds blanches s’allument maintenant simultanément. Dans le cas contraire,
il suffit d’inverser le branchement de la nouvelle Led.
En toute logique, à cause des
quatre fils auxquels il faudra laisser une certaine longueur, la caisse est
maintenant reliée au châssis.
Si ce point est un handicap, la
solution consiste à insérer des petits connecteurs réalisés dans de la barrette
sécable, ce qui permet le branchement et le débranchement avec la possibilité
de désolidariser totalement la caisse et le châssis.
Pendant qu’on y est, on en
profitera pour prévoir par un petit cavalier au pas de 2,54 ou un petit inter
DIL, la neutralisation de l’éclairage côté traction. La solution consiste à faire
passer le retour commun (fils rouges pôle positif) au travers de
l’interrupteur. A noter que cette fonction peut également être réalisée par une
sortie du décodeur.
Avec quelques composants et un petit morceau de circuit
imprimé, il suffira de fabriquer un interrupteur électronique capable de réagir
aux informations du décodeur (F2 par exemple). Ceux qui seraient intéressés par
cette extension me contacteront par l’intermédiaire du blog.
La prochaine fois, on essaye de
faire tourner les ventilateurs ? Pourquoi pas, tout est possible, je vais
y réfléchir.
(*) Chez Led-Megashop : http://stores.ebay.fr/LED-Megashop
Led CMS boîtier 603. réf :
115 - Led ton chaud à canon long
réf : 305 ou mieux 301
(*) Chez Miniature passion : http://miniatures-passion.pagesperso-orange.fr
Led CMS 805 blanche ton chaud -
LED 2mm à canon long Blanc Ton Chaud
JM GILLES