Décodeurs de fonctions CMS fabrication « maison ».
Le but de cette description n’est pas de concurrencer la
production qu’on trouve dans le commerce, mais d’essayer de se familiariser
avec la technologie des composants CMS, à moindre coût et sans risque pour le
matériel.
Bien qu’il en existe dans le commerce à des prix qui
baissent régulièrement, je vous propose de réaliser vous-mêmes de A à Z un (ou
plusieurs) décodeurs de fonctions DCC très petits, et donc destinés à être
embarqués dans nos modèles réduits.
Le circuit imprimé :
Pour les besoins de miniaturisation, le circuit est donc une
version CMS.
Extrapolée de la version classique bien connue de tous ceux
qui pratiquent le DCC, cette réalisation permettra de se fabriquer son petit
décodeur de fonctions équipé de 4 sorties.
Rappelons que CMS signifie : Composants Montés en
Surface, ce qui signifie comme son nom l’indique, que les composants CMS sont
placés et soudés directement sur la surface cuivrée du circuit imprimé.
En effet, à la différence des composants conventionnels
équipés de queues de connexions, destinées à être soudées après perçage du
circuit imprimé et soudure sur la face opposée, il n’est plus nécessaire d’y
percer des trous.
En pratique, les CMS sont plutôt réservés à des productions
industrielles en raison des procédés robotisés de montage qu’elles nécessitent.
Pourtant, avec un peu de méthode et de soin, il est possible
de s’atteler aux CMS, mais disons-le tout de suite, en réalisation artisanale
comme c’est le cas ici, il faut plus de temps pour câbler un circuit qu’avec des
composants classiques.
Le coût étant sensiblement le même, le gain se situe donc
uniquement au niveau de l’encombrement des circuits obtenus et du plaisir de se
dire : « c’est moi qui l’ai fait ».
Cette réalisation s’adresse donc à ceux qui ont :
-
une bonne pratique de la soudure en électronique,
-
un fer à souder ou encore une station de soudure
thermorégulée,
-
une très bonne vue
-
de la patience.
Vous avez tout ça, alors on y va !
Tout d’abord, le circuit imprimé époxy (5/10ème
d’épaisseur de préférence).
Bien que très réduite (10 x 32 mm), sa taille pourrait
encore être plus petite, mais les difficultés de soudure pour placer la pointe
du fer deviendraient rapidement rédhibitoires.
En effet, à la différence des montages industriels soudés à
la vague ou à l’air chaud, pour nous les CMS doivent être soudés avec un (petit) fer à
souder ! Et il faut bien passer la pointe entre les composants et donc lui
laisser un minimum de place !
Les composants :
Moins faciles à trouver dans le commerce spécialisé que les
composants classiques, mais les CMS qui étaient minoritaires, sont de plus en plus courants, autrement dit, les choses s’arrangent progressivement.
Pour les résistances, condensateurs et diodes, pas vraiment
de soucis de montage, mais l’idéal serait de pouvoir les fixer à leur place
(colle CMS) avant de les souder.
Cela dit, il est possible de s’en passer, mais il faut
s’armer de patience car certains ont une fâcheuse tendance à se volatiliser
sans qu’il ne soit possible de jamais les retrouver !
Les composants actifs, régulateur de tension,
microcontrôleur programmable et transistors Darlington intégrés, la principale
difficulté, c’est la durée des opérations de soudure car ces petites bêtes sont
microscopiques et bien que très résistantes, elles attrapent rapidement un coup
de chaleur si le fer à souder reste un peu longtemps sur leurs petites pattes !
Comme indiqué plus haut, nous avons un microcontrôleur
PIC12F629 CMS qu’il va falloir programmer avec le code prévu à l’aide d’un
programmateur évidemment. Il y a deux solutions :
-
programmer le microcontrôleur avant soudure sur un
support adaptateur DIL-CMS à 8 pattes,
-
programmer après soudure en branchant provisoirement 5
petits fils à insérer dans les slots respectifs du programmateur.
Les deux méthodes sont équivalentes quant au résultat et la
seconde est plus facile à mettre en œuvre car les adaptateurs DIL-CMS sont très
difficiles à se procurer. J’en ai personnellement fabriqué un, mais c’est une
galère !
Quoiqu’il en soit, il faudra maintenant passer au montage
des composants sur le circuit imprimé préalablement étamé.
Il faut d’abord immobiliser le circuit imprimé dans un petit
étau de table par exemple car il est très (trop) léger et glisse sur le plan de
travail quand on le touche avec le fer.
Si on a choisi l’option « programmation après
soudure », il faut commencer par souder le microcontrôleur et les fils de
liaison (provisoires) destinés à la programmation.
Ces fils d’une trentaine de cm maxi seront soudés sur les
broches 1, 4, 6, 7 et 8 du PIC12F629 et reliés respectivement aux contacts correspondants du
support du programmateur.
Sinon, on commencera par les 4 diodes redresseuses et la
diode anti-retour, délicates à positionner car elles sont cylindriques et ont
bien entendu tendance à rouler. Ceci étant, on en trouve maintenant de forme cubique, ce qui est commode pour les immobiliser avant soudure.
Personnellement, j’utilise une précelle comme micro
serre-joint qui permet de positionner correctement le composant et de le
déplacer légèrement si nécessaire, de le plaquer contre le cuivre très
précisément à l’endroit prévu et ce, jusqu’à la fin de l’opération de soudure.
Le fil de soudure proprement dite devra être le plus fin
possible et il faudra en mettre le moins possible sur la connexion, ce qui
demande un certain coup de main. Une autre méthode consiste à couper de très petits tronçons de fil de soudure d'un ou deux millimètres, et de les déposer délicatementr à l'endroit de la soudure. Il ne reste plus qu'à approcher la panne du fer pour faire fondre la soudure.
Viendra ensuite le tour des deux résistances, des condensateurs
(attention au sens pour le tantale de filtrage, sinon il va se transformer en
un magnifique pétard à la mise sous tension !).
On soudera ensuite le régulateur 5 volts dans le bon sens,
mais il y a peu de risque de se tromper car il est facile de repérer sa face
métallique qui prend place côté circuit imprimé.
En appliquant une tension alternative de 10 à 20 volts sur
l’entrée, on pourra vérifier la présence de la tension redressée et filtrée
ainsi que la tension régulée 5 volts sur la patte de sortie du régulateur. Si à
ce stade, les tensions sont obtenues et qu’on ne constate aucun échauffement, on
peut continuer en ayant pris le soin de couper l’alimentation !
Avec beaucoup de précautions, on soudera ensuite le réseau
de transistors Darlington intégrés dans un boîtier CMS 16 broches de type ULN
2004 (attention au sens).
Si on a choisi l’option « programmation avant
soudure », on soudera pour finir le microcontrôleur préalablement
programmé.
Après une inspection rigoureuse, au moyen d’un testeur de
continuité si nécessaire et d'une loupe, on traquera comme d'habitude, les mauvaises soudures et courts-circuits
éventuels.
Si tout est OK, il restera à souder les 2 fils bruns ou
noirs sur l’entrée DCC et les 5 fils de sortie :
-
un rouge sur le commun positif,
-
un blanc sur la sortie F0 avant,
-
un jaune sur la sortie F0 arrière,
-
un violet sur la sortie F1,
-
un vert sur la sortie F2.
A noter que cette répartition des 4 sorties est celle qui est prévue par le programme contenu dans le fichier Hexa d'origine. Cette configuration est bien évidemment modifiable en agissant sur les CV's correspondantes pour obtenir par exemple 4 sorties distinctes commandées par F1, F2, F3 et F4.
Si tout a été assemblé correctement, le décodeur peut alors être installé et raccordé au DCC pour y recevoir les ordres sur l’adresse 2 (Valeur de la CV1 modifiable par
programmation ultérieure avec la centrale naturellement).
Si on alimente des Leds, prévoir comme d’habitude des
résistances de protection et se souvenir que le potentiel commun étant positif,
les 4 sorties sont négatives.
Les modélistes intéressés peuvent me contacter sur le site
pour obtenir les informations concernant les composants, la méthode de
programmation et le circuit imprimé.
Bonne chance !